L’effraie
La nouvelle s’était vite répandue.
Un mal étrange dévorait les entrailles du notable du village sans que personne ne puisse l’expliquer, moins encore le soigner. On en conclut, sans nul doute, qu’un mauvais sort lui fut jeté. L’ultime espoir, pour conjurer le mal, sera de capturer une effraie, oiseau funeste, et la clouer par les ailes à la porte de la grange du malheureux. Ainsi fut fait.
L’animal, à la nuit tombée, gémissait, les membres écartés sur les vantaux de bois.
Une jeune ossaloise, qui traversait le village pour rentrer chez elle, découvrit la scène avec horreur.
N’écoutant que son coeur, elle décrocha la martyre, l’enveloppa dans son capulet, avant de disparaitre dans l’obscurité, pensant que personne ne la verrait.
Or, au petit matin, le notable était mort. Les destins de la jeune fille et de l’effraie étaient maintenant scellés… À suivre.

Les chevillettes
Bannie et livrée à elle-même, la jeune fille fabriquait de petites baguettes de bois de diverses essences. Elle les troquait avec les tisserands ou les menuisiers contre quelques oeufs ou un morceau de pain. Alors qu’elle traversait la forêt, un bruit étrange, comme un gémissement, attira son attention. Elle s’approcha. Lentement.… À suivre.

Le loup
Il était déjà tard pour rentrer. La nuit d’un hiver précoce déployait une neige mordante autour du château de Pau. Il fallait partir. Vite. Traverser le Hédas, la tour de la monnaie, franchir le pont sur le Gave. Les pas de la jeune fille s’accéléraient, guidés par la lueur furtive de la pleine lune chevauchant les nuages.
Elle sent une présence derrière elle. Elle se retourne plusieurs fois. Une ombre furtive et souple. Elle s’arrête, le soufle court. Deux yeux se distinguent dans l’obscurité… À suivre.

Les feux follets
Les feux follets sans délivrance,
Petites lueurs en transhumance,
En plein midi comme la nuit
Errant sans cesse et sans répit
Leur danse macabre de pénitents,
tourmente les gueux et les puissants
Âmes perdues dans le Hédas
Jamais, jamais, mort ne se lasse
Cours et prends tes jambes à ton cou
On voit toujours la queue du loup
Du marécage du pont long
Fuis, ici n’est pas ta maison
Les feux follets sont en errance,
A la potence point de salut
Le condamné paiera son dû
Aux feux follets sans délivrance

Apprenti bourreau, mes premiers pas
Place la main du supplicié bien à plat, les doigts écartés. le support devra être en bois pour ne pas abimer tes outils. Mange un chocolat pour te donner du courage, lève bien haut ta hachette
et sans fermer les yeux, d’un geste sûr, tranche le premier doigt. Celui-ci doit se détacher de façon bien nette. S’il reste encore attaché, termine ton travail avec un couteau. Procède ensuite de même pour les autres doigts. Pense à bien nettoyer tes outils après usage, la propreté c’est important. il faut maintenant t’entrainer souvent pour perfectionner tes gestes.
On raconte qu’il y a fort longtemps, à Pau, un bourreau se trouva mélé à une étrange histoire.
Un drame s’y serait déroulé, dans le Hédas, impliquant une jeune fille. On parlait aussi de la présence d’un loup.

Ritournelle des âmes errantes
7 petits crânes
Sous les ponts, sous les ponts
Mangés par les vers
Aux portes de l’enfer
7 petits crânes
Sous les ponts, sous ses ponts
Bouillis et rôtis
Sans regret, sans merci
7 petits crânes
Sous les ponts, sous les ponts
Quand la lune luit
Dansent toute la nuit
7 petits crânes
Sous les ponts, sous les ponts
La nuit au Hédas
Craignez le loup qui chasse
7 petits crânes
Sous les ponts, sous les ponts
Tous en grande joie
Se rient du désarroi
7 petits crânes
Sous les ponts, sous les ponts,
Sois bien sur tes gardes
Il t’attrape et te larde
Mort, ô mort,
qui jamais ne se lasse
Sous les ponts, sous les ponts,
Les trois ponts du Hédas




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